QUOI ?.. POURQUOI ?.. COMMENT ?..

Au début d'une passion retrouvée...

Depuis 1997 environ, je collectionne les récepteurs de TSF, consécutivement à l'exhumation de la cave du poste de radio que mes parents écoutaient dans les années 50. La remise en marche de l'appareil ne fut pas aisée, mais j'y pris beaucoup de plaisir; Lorsqu'il s'est remis à fonctionner, ce fut le déclenchement d'une nouvelle passion retrouvée ...

Je ne peux résister au plaisir de vous conter ci-dessous cette petite histoire. 

 

Avant restauration                         Après restauration

... surgissent les souvenirs de jeunesse

J'avais déjà bricolé un peu dans le domaine de la TSF vers l'âge de 15-16 ans, à l'époque où les radios à lampes partaient au rebut au profit des postes portatifs à transistors appelées plus simplement "TRANSISTORS". Une boîte de construction de montages électroniques reçue quelques années plus tôt est à l'origine de ce goût de la technique, et je ne suis pas le seul dans ce cas. Ce penchant marqué pour les sciences et techniques ne m'a jamais quitté, et est à l'origine de ma carrière professionnelle dans l'informatique aujourd'hui.

A cette époque, avec un bon copain, les jeudis (les mercredis maintenant), nous écumions les revendeurs radios de la place, qui étaient satisfaits de se débarasser moyennant une piècette de monnaie de leurs encombrantes "reprises" faites à leurs clients acquéreurs d'un Transistor !

"S'en fout la mort" !

Nous ramenions nos "trésors" sur les porte-bagages des vélos et mobylettes, bien souvent en effectuant plusieurs voyages. Quelle fébrilité au moment de brancher nos découvertes ! Que de plombs fondus sur les tabatières du tableau électrique paternel ! Quelles récoltes de châtaignes et de patates en attrapant le chassis d'un tous-courants ! Combien de fois a-t-il fallu ouvrir la fenêtre pour évacuer le dégagement de fumée bleue et de liquide nauséabond consécutif au suicide d'un condensateur électrochimique ? Combien d'incendies ont-ils été évités suite au branchement inconscient d'un poste 110 sur le secteur 220 ?… On vivait dangereusement à cette époque !

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Mais quel ravissement lorsqu'une de ces merveilles se mettait à chanter au bout d'un temps de chauffage plus ou moins long, de craquements et ronflements divers !  C'était l'extase ! Nous pouvions écouter "S.L.C. Salut les copains" ailleurs que sur le poste paternel !  

                                                                                                 L'apprentissage

 

Et puis le temps de la bidouille : changement d'une lampe pour voir "s'il va mieux marcher" !.. Et … parfois, cela arrivait !; Démontage des sujets H.S. pour récupération des pièces. Ah cette bonne odeur faite d'un mélange de poussière chaude, de bakélite brûlée et de soudure fondue ! Les initiés comprendront …

Et puis vint la lecture de magazines comme Radio-Plans, où la construction du petit dernier 4 lampes + œil magique et valve de chez Radio-Tartempion était décrite avec plan du chassis déployé et dessin des fils reliant les divers composants. Quelques bouquins comme "La pratique de la construction radio", (que j'ai retrouvé récemment dans une bourse TSF), "le Dépannage des récepteurs" de W. Sorokine, l'incontournable "La radio, mais c'est très simple" de E.Aisberg ont forgé une base de connaissance utile pour les tentatives de remise en marche de postes divers… L'étude théorique de l'électricité en cours de physique au lycée, a également contribué à mieux percevoir et comprendre les phénomènes découverts par la pratique.  

Quelle patience !

Et les ficelles de cadrans ? Hein? les ficelles ? Un vrai casse-tête chinois! Ca s'accroche au bout d'un ressort, ça part dans un sens, ça fait un tour du disque d'entrainement du condensateur variable, ça repart sur une poulie pour s'accrocher sur l'aiguille de l'indicateur, ça va au bout du cadran, re-poulie, ça revient en sens contraire et en diagonale pour faire 3 ou 4 tours autour de l'axe de commande, ça va, ça vient, ça monte, ça descend pour s'accrocher à un ressort sur la flasque près du point de départ, ressort... qui… saute inévitablement au moment ou il va s'accrocher... Sbiinnnngg ! Et forcément il roule sous le meuble, afin de passer davantage de temps à le trouver ! Lorsque vous avez enfin mis en place cette ficelle, vous vous appercevez que l'aiguille part dans le mauvais sens par rapport à la rotation du bouton! … un truc de OUF ! A recommencer ! Et lorsque, épuisé et énervé, au bout de quelques heures, vous avez enfin compris le cheminement de cette damnée ficelle, elle …. casse ! ….. (Larmes de rage et d'épuisement)!

Je raconte cette anecdote, sachant fort bien que tous ceux qui ont restauré ou dépanné une TSF un jour on connu cette aventure, et qu'ils s'y identifieront. J'imagine leur sourire lorsqu'ils liront cela, c'est du vécu !  

  

        

Et après !

Que sont-ils devenus ces postes ? En grandissant, j'ai été entrainé vers d'autres activités et d'autres buts, et je n'ai plus de souvenirs de la destinée de ces merveilles à lampes qui me régaleraient à coup sûr aujourd'hui ! Peut-être sont-ils partis aux manifs quartierlatinistes de mai 68 en scandant "Li_bé_rez_nos_ca_ma_rades". En tout cas depuis cette époque j'ai perdu leur trace. Les appareils "modernes" ont remplacé les postes de TSF dans ma vie, et quantité d'amplis "HI-FI" transistorisés (des 3055, beurk !) ont reproduit mes précieux vyniles joués sur les platines Dual, Garrard, Thorens ou ERA qui ont jalonné mon existence.  

Aujourd'hui

Je ressent un besoin vital de m'adonner pendant mes loisirs à une activité manuelle et technique. Durant quelques années, mon fils pratiquant la course motocycliste, je me suis mis à la mécanique, et, lorsqu'il a cessé la compétition, (études devenues prioritaires), j'ai retrouvé un plaisir immense (un peu égoïste) à restaurer les postes de TSF, à construire des récepteurs ou des amplis. Les acquis techniques d'autrefois reviennent petit à petit, mais ont un grand besoin d'être développés. Je poursuis donc, lorsque le quotidien m'en laisse le temps, l'apprentissage ébauché, il n'y a pas loin de 4 décennies. Pour cela, il y a la lecture de documents anciens, de rééditions de schémathèques ou de livres TSF, la rencontre d'amateurs sur les bourses radio, et les clubs de collectionneurs.

Association

Internaute depuis 1992 (eh oui déjà ! Modem à 9.8 kb/s, Linux, X25, BBS...), j'ai découvert l'association RétroPhonia sur l'internet et j'en suis devenu le 846ème adhérent début 1998. Cette association propose un forum à tous les internautes intéressés par la TSF, et c'est une véritable mine d'or de renseignements et d'informations techniques distillés dans une atmosphère conviviale et bon enfant. Lien Forum Rétro-Phonia .

J'apporte ma modeste contribution au magazine bimestriel de Rétro-Phonia en animant la rubrique ORNI (Objets Radio Non Identifiés), ou quelquefois, en rédigeant des articles.